MATHIEU DES LONGCHAMPS
Mathieu des Longchamps vient d’ici et d’ailleurs.
Né au Canada, il a grandi au Panama, avant d’étudier la musique à l’American School of Modern Music de Paris puis à celle de Buenos Aires. Aventurier émérite et voyageur insatiable, réalisateur de ses clips et de son documentaire, il est avant tout auteur compositeur et interprète, en Français et en Espagnol. Il se dégage de sa musique et de ses mots comme un apaisement, une invitation au détachement, à la contemplation, au lâcher-prise. Et si le passé est un personnage récurrent dans ses chansons, l’horizon est aussi souvent là, avec ses possibles et ses couleurs mouvantes. L’aventure avec un rétroviseur en somme.
Pour habiller une campagne Intermarché d’envergure, c’est son titre « Ça s’éclaircit devant » qui a été sélectionné, dans un spot à la fois touchant et efficace, diffusé sur les plus grandes chaînes de télévision française depuis le dimanche 9 avril. « Ça s’éclaircit devant », c’est un titre plein d’espoir, qui invite à accueillir le futur à bras ouvert
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Biographie
Mathieu des Longchamps est né au Québec, à Montréal.
Sa mère est chanteuse folk. Son père guitariste flamenco et harpiste aux influences latino. Ses premières années Mathieu les a vécues au Panama, à la Guaira, dans une cabane sur pilotis isolée de tout, entre jungle et océan.
Il s’envole grandir à Paris. Avant de faire de la guitare son instrument, il a touché à la harpe, aux percussions, au piano.
À 17 ans, il intègre l’American School of Modern Music de Paris. Pendant deux ans. Pierre Bensusan, guitariste émérite, considéré par beaucoup comme l’un des maîtres de la folk actuels, lui offre sa première guitare électrique, une de luthier, pour Noël. Nouveau pied à l’étrier. Nouvelle confirmation. Ensuite, il part en Argentine, à Buenos Aires, poursuivre son apprentissage. Son premier grand voyage en solitaire. Il décide de partir trois mois, sur les routes, en Uruguay, avec un ami. Jouer dans les rues, vivre de rien. L’aventure.
Il rentre à Paris, part s’isoler six mois en Espagne, à Cadaquès, dans la maison de sa grand-mère. La maison surplombe des vagues sauvages. Il est chez lui ici aussi. Il commence à écrire des chansons, avec 19 chats comme compagnons de solitude, de jolies chansons qui échappent à toute classification
et qui dévoilent une poésie sans entrave. Il s’est trouvé, c’est indéniable. Il s’aguerrit. Pour son premier album, Mathieu fait un retour aux sources. Retour au Panama pour enregistrer sa folk caraïbéenne chantée en français et en espagnol. Solaire et mélancolique, envoûtant. Mixé à Paris, il est prêt.
Sortie en mars 2021. Son titre? “Vivo En Panama” (“Je vis au Panama”). C’est aussi une chanson du disque et le nom donné au film réalisé par Mathieu, qui accompagnera la sortie de l’album. Son et image. Notes et visions. Français et espagnol. Conçu entre Paris, Milan et le Panama, c’est un disque au soleil sépia, aux sentiments mêlés, à l’élégance insoumise. C’est important un
premier album, on y met toute sa vie. “Ce disque, c’est un voyage entre l’enfance et la vie d’adulte, entre l’hiver européen et le soleil des Caraïbes.
C’est l’innocence, le Paradis perdu et une réalité plus profonde et plus difficile. C’est encore ce voyage entre deux univers, celui de ma vie de citadin et celui des palmiers, du cayuco (pirogue taillée dans un tronc d’arbre typique des Caraïbes et héroïne de son film) et de potes sur la plage au Panama…” dit-il. C’est encore de jolies mélodies libres, sans frontière ni gimmicks. Si les chansons de Mathieu des Longchamps distillent parfois une certaine mélancolie, ce n’est jamais ni plombant ni mortifère. Au contraire même. Il se dégage de ses mélodies comme un apaisement, c’est une invitation au détachement, à la
contemplation, au lâcher-prise. Et si le passé est un personnage récurrent dans ses compositions, l’horizon est aussi souvent là, avec ses possibles et ses couleurs mouvantes. L’aventure avec un rétroviseur en somme. Sa musique semble presque dépouillée. Mais si on tend l’oreille comme il faut, elle dévoile des arrangements gorgés d’espace, qui respirent pleinement, des strates délicates, des cordes, des basses, des petits stratagèmes sonores pour
convoquer les songes de celui qui écoute. “Vivo en Panama”, oui, est un passeport pour l’ailleurs. L’époque est au confinement, à la fermeture.
Le disque de Mathieu des Longchamps apparait alors soudain comme une clé pour ouvrir la porte du monde, des mondes même. Un rituel de passage. Une promesse d’avenir. Quand on écoute “Vivo En Panama”, ses cuivres de velours,
cette guitare aux larmes chaudes, on est transporté sans attendre. C’est un hommage sincère à ce pays que Mathieu aime tant. Il y a encore “Perdona Me”, l’ultime chanson du disque, sa métaphore filée et sensible sur la mer, le sable, ces choeurs sublimes d’anges invisibles, ce désir d’effacer les erreurs et d’y croire encore, c’est une chanson d’une beauté incroyable. Qui se conjugue plus au présent qu’au passé. “Les Bras dans les Bras”, l’une des dernières chansons
écrites pour l’album, aux rondeurs délicates, évoque ce combat au quotidien pour que demain ne rime pas avec rien. N’importe qui pourra s’y reconnaitre. “Héros Anonyme” accélère un peu le rythme, cavalcade acoustique où ces héros du quotidien, anonymes donc, qui souffrent sans jamais se plaindre et qui continuent d’avancer, sont à l’honneur. “Comme un Éclair” chante le
temps qui passe sans faire de prisonnier et sur les sentiments qui luttent pour vibrer encore.
“Tenemos Todo” revendique le bonheur sans fardeau, le voyage léger et consenti. “Là-Bas”, c’est l’inconnu plébiscité, la volonté de la découverte sans filet. “La Guaira” est aussi là bien sûr, la toute première chanson créée par Mathieu à l’adolescence. Et puis il y a donc ce film, réalisé en janvier au Panama. On y découvre Mathieu remonter le temps et les souvenirs. Au coeur d’une jungle qui doit autant à Joseph Conrad qu’au pirate qu’était Mathieu gosse. Il remonte une rivière pour finalement rejoindre ce village où vibre encore sa mémoire. Il en a également écrit les commentaires et c’est lui qui s’est chargé de la voix-off. “Je préfère partir qu’arriver” dit-il à un
moment dans le film. Il sait que le chemin compte toujours plus que la destination. “Ce film, c’est un peu le disque en images. Une sorte d’introduction. Mon idée au départ, c’était de retourner au Panama et de me lancer dans une expédition. C’était un rêve que j’avais depuis longtemps.
L’aventure, pour moi, c’est quelque chose de crucial. Un rêve de gosse. C’était ça l’idée”. La dernière image du film, c’est celle de Mathieu, enfant, qui sourit. Heureux. Innocent. À sa place.
On comprend soudain pourquoi ses chansons sonnent comme elles sonnent, à la fois paradoxales et mystérieuses, simples et secrètes, fédératrices et intimes. Elles ont trouvé le secret des couloirs temporels. Elles n’ont rien oublié.
– Jérôme Reijasse