PARABELLUM
Pour son neuvième album, « A Voté », le groupe s’est retiré en Bretagne à Rennes, au studio E.factory, où, avec San Severino, Reuno Lofo, Didier Super et autres comparses auteurs, il a conçu un album Rock’n’Roll à découvrir de toute urgence.
Biographie
Les Sex Pistols n’ont pas besoin de présentation. Il devrait en être de même pour Parabellum.
Parabellum devrait être connu de tous, des keupons comme des rockeurs, des hardos comme des skateurs. Tous devraient pouvoir chanter d’une même voix au moins un des classiques du groupe parisien, qu’il s’agisse de « Cayenne », « La Bombe et Moi », « Osmose 99 » ou « Anarchie En Chiraquie ».
Au lieu de ça, il faut dire et redire qui est Parabellum, rabâcher toujours et encore ce que le groupe a accompli, et plus grave encore, expliquer ce qu’il représente. Pourtant, comment ne pas aimer un groupe qui rassemble toutes les générations dans un joyeux pogo, parfois douloureux mais toujours foisonnant, rien qu’avec une chanson sur le canard Saturnin ? Comment ne pas apprécier Stef (Basse), Schultz (Chant-guitare), Sven (guitare) et Xa (batterie), ces gaillards toujours enthousiastes et chaleureux, qui se transforment une fois les projecteurs braqués sur eux en une extravagante machine à cracher du binaire en fusion ?
Comment ne pas s’éprendre de Parabellum qui, après avoir connu un (relatif) succès et des excès (certains), vécu autant de joies et que de peines, assisté à tous les revival punk de ces deux dernières décennies, est encore là en 2012 tout fringant et tout sourire, prêt à en découdre comme si c’était son premier émoi rock’n’roll ?
Et qui, même après avoir côtoyé les plus grands phénomènes du punk français (La Mano Négra, les Caryaos, Pigalle, Les Wampas, les Thugs, les Shériff, Les Rats, OTH, Bérurier Noir) se délecte, avec la même passion et un respect identique, de jouer avec leurs rejetons (Tagada Jones, Lofofora, Uncommonmenfrommars…Le Bal des Enargés) ?
Comment ne pas adorer un groupe qui, malgré les arnaques, les galères et les désillusions, croit encore aux vertus du rock’n’roll, celui qui étend son spectre de Chuck Berry à Anti-Nowhere League et de Motörhead à Rancid ? Surtout, comment ne pas chérir un groupe qui, même après des centaines et des centaines de concerts aux quatre coins de l’hexagone (et du Québec), connaît encore le trac avant de monter sur scène, espérant être à la hauteur de son fidèle public ?
Alors, oublions un instant qu’il est un précurseur du punk français, un survivant de la glorieuse époque des labels alternatifs (remember Gougnaf ?), un groupe culte et légendaire (si, si !)… Parabellum, c’est d’abord notre grand frère à tous. Et le groupe du frangin, on y est intimement attaché. Surtout s’il est un putain de groupe de rock’n’roll. De ceux qui savent oser et doser sans jamais dévier de leur cause et qui procure ces rares moments où quelques accords aidés de deux ou trois bons mots (une autre spécialité de Parabellum) vous dressent les poils des avants bras au garde-à-vous.