Bernie Bonvoisin
« Amo Et Odi » est un album de chansons gorgées de blues et de country. Neuf mois après le douzième album de Trust, Bernie Bonvoisin infatigable auteur, toujours porteur d’une saine colère livre son cinquième album solo. S’il montre du doigt sans relâche le cynisme ambiant, le manque d’empathie ou la solidarité absente, il se livre également avec pudeur sur son enfance et nous raconte – pour la première fois sur un piano/voix – la très belle histoire d’amour vécue par ses parents. Les mots restent durs « Parce que la vie est dure », la voix se fait plus intime, la sincérité éclate à chaque phrase et font de Bernie Bonvoisin un témoin indispensable de notre société passée, présente et future où l’Être sera toujours plus fort que l’Avoir.
Biographie
Bernie Bonvoisin ne mélange jamais les choses.
Qu’il réalise un film ou un documentaire, écrive un livre, soit l’auteur/chanteur de Trust ou en solo il « a une étanchéité de bouchon ».
Dont acte et merci pour cela !
Et comment réduire 46 ans de création en une chanson, aussi présente soit elle encore aujourd’hui lors des manifestations qui embrasent le pays ?
Peu importe son moyen d’expression, l’écriture et l’intégrité sont ses marques de fabrique. Écrire pour raconter, écrire pour dénoncer, écrire pour être en harmonie avec ce qu’il pense et défend. Dans « Amo Et Odi » il combat le cynisme ambiant, le manque d’empathie et aspire à la solidarité comme il l’a toujours fait. Le mot colère ne lui fait pas peur, mais il la veut constructive afin de rester vigilant et inlassablement continuer à s’intéresser aux autres. Tous les autres, qu’ils soient au coin de la rue ou à l’autre bout du monde comme en Syrie, pays qui a changé sa vie. Une colère qui ne connaît pas la fatigue même si la route est longue. Une colère faîte pour – comme lui l’a fait – nous faire lever le c… de notre canapé.
« En écriture j’ai deux passions, Céline et les auteurs romains » d’où le « Amo Et Odi » qui est un vers du poète Catulle qui se traduit par “J’aime et je hais”, résumé idéal de cet album. « Avec un solo, c’est logique, tu donnes plus de toi », outre ses convictions on y trouve avec pudeur son enfance « Si c’était à refaire », ainsi que l’amour que se portait ses parents disparus sur « A s’en ouvrir les veines », première fois qu’il chante sur un piano/voix.
Neuf mois après le dernier Trust, « Amo Et Odi » est un album de colère positive donc, mais aussi et surtout un album d’amitié. Imaginé à quatre avec Izio Diop, David Jacob tous les deux membres de Trust « parce que ce sont les meilleurs » et l’ami de cinquante ans Jean-Pierre Bucolo « Qui joue du dobro comme personne ». Ils se sont d’abord enfermés dans un studio à Suresnes, véritable laboratoire de leurs envies où la spontanéité était le maître mot et les imprévus les bienvenus. Comme ce piano/voix proposé par Jacob qui mit les larmes aux yeux à tous et que Bernie Bonvoisin à peine rentré chez lui a habillé de ses mots émouvants sur les 62 ans de vie amoureuse de ses parents. Puis la bande est parti enregistrer aux studio ICP à Bruxelles et là encore la liberté était au rendez-vous, comme sur l’intro du prémonitoire « Allons zenfants » qui sonne comme une boite à musique résultat d’une impro sur un Rhodes non branché. Ou encore toute la composition de « Amy » (Whinehouse) au moment où l’album semblait fini… A ce stade on comprend mieux que 32 (!!) chansons soient nées de ces sessions.
Le format solo change la façon d’aborder le travail et permet de « Faire la musique que j’écoute plutôt que celle que je fais ». Gorgé de country pour celui qui considère Ferrat, Ferré comme des pères « Amo Et Odi » est un pur album de chansons aux ambiances blues, rock la plupart étant faîtes avec des machines à la place de batteries pour que ce soient des chansons de 2023.
Bernie Bonvoisin sait ne jamais tomber dans le c’était mieux avant « A nos aînés » et s’ancre dans le présent « A genoux » (qui fustige les religions), et n’a de cesse de combattre les injustices en mettant sa notoriété au service de ses convictions pour avoir la force, en chansons de nous aider à créer un futur où l’Être prendra le pas sur l’Avoir. Pour celui qui n’a pas peur de vieillir « ça fait partie du processus », la révolte n’a pas d’âge et à coups de disques, de livres ou d’images il continuera sa croisade.
Rendez-vous est pris à la salle « Bernie Bonvoisin » de Vandœuvre-lès-Nancy pour découvrir ces treize nouvelles chansons en live et afin de vérifier que le panneau est bien là…